Extrait
Ancien sous-ministre adjoint des Affaires culturelles, Claude Trudel retrace le legs des différents ministres de la Culture du Québec pour saisir l’évolution de ce ministère clé.
Convaincu, pour l’avoir vécu, que les réalisations permettant l’avancement des choses en société résultent du travail et de la collaboration étroite entre les hommes et les femmes politiques et les fonctionnaires des administrations publiques, j’ai souhaité rappeler dans ces pages l’œuvre des premiers et le contexte dans lequel ils ont pu les faire progresser en soixante ans au ministère de la Culture et des Communications. S’arrêter au travail des politiques n’est ni ignorer ni rejeter celui des fonctionnaires. Homme politique, j’ai choisi de souligner la contribution des femmes et des hommes politiques.
Ainsi qu’on le lira dans les pages qui suivent, le ministère des Affaires culturelles n’aurait jamais vu le jour sans la vision tenace de Georges-Émile Lapalme et la volonté de Pierre Laporte d’assumer la continuité. Sa régionalisation n’aurait pu se réaliser sans la timide décentralisation entreprise dès 1969 par Jean-Noël Tremblay. Jean-Paul L’Allier rédigera lui-même un Livre vert qui fera époque. Denis Vaugeois et Clément Richard mettront leurs passions respectives du livre et des musées au service de leurs concitoyens. Liza Frulla redéfinira la mission du ministère en le délestant de plusieurs dossiers dont il était le maître d’œuvre depuis trente ans. La Grande Bibliothèque de Louise Beaudoin constitue une commande politique de Lucien Bouchard. Agnès Maltais a imposé sa vision de la protection du patrimoine culturel religieux. Line Beauchamp a mis toute son influence politique dans l’adoption de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO. Christine St-Pierre a fait sienne l’adoption de la Loi sur le patrimoine culturel. Ce ne sont là que quelques exemples de l’impact majeur, énorme dans certains cas, de l’action ministérielle dans l’histoire du ministère.
Sans surprise, cette action rappelle que certains ministres ont mieux réussi que d’autres, se sont révélés meilleurs que d’autres. Plusieurs d’entre eux ont eu une influence immense, alors que d’autres ont eu un impact bien moindre.