Jean-Yves SoucyWaswanipi

Dans le Québec des années 1960, en plein essor politique et économique, le récit d’une révélation : le peuple cri.

Nous hissons le canot sur la rive, prenons nos cannes à pêche et nous enfonçons dans la forêt par un étroit sentier encombré de troncs vermoulus tombés au sol. La marche en forêt, comme la pêche, la chasse ou le voyage en canot, se fait en silence : on écoute le monde, on l’observe, on médite.

Extrait du livre

En résumé

En 1963, Jean-Yves Soucy a dix-huit ans. À la recherche d’un boulot d’été, il soumet sa candidature au bureau du ministère des Terres et Forêts pour un emploi comme garde-feu, comptant bien se retrouver dans une tour d’observation. Mais, comme il a quelques rudiments d’anglais, il est plutôt affecté à Waswanipi, quelque part entre Val-d’Or et Chibougamau, dans un dépôt de matériel destiné à combattre les feux de forêt. Sa déception initiale s’évanouit lorsqu’il apprend que son poste est situé près d’un village indien, qu’il aura deux guides cris – dont un s’appellera William Saganash – et que le travail consistera à patrouiller en canot. Quand il exprime son désir de se rendre immédiatement au village indien, son patron grommelle : « Tu vas voir, t’auras le temps de te tanner des Sauvages. Je les connais : tous pareils, paresseux et voleurs. »

Mais c’est tout le contraire qui se produit. Chaque rencontre avec les Cris, chacun des longs trajets en canot ou à travers la forêt est pour lui l’occasion de découvrir un peu plus un peuple et une culture dont il ne savait strictement rien au-delà des vieux clichés, en même temps qu’il s’ébahit devant une nature que ses compagnons connaissent comme personne.

Simple, touchant, Waswanipi évoque la rencontre entre le Québec moderne et les Premières Nations, dans une ère où tout semblait encore neuf, possible. Dans sa bouleversante postface, Romeo Saganash, le fils de William, vient clore l’histoire de cette improbable rencontre entre deux mondes.


J’aurais aimé remercier Jean-Yves Soucy de son vivant pour ce récit, pour avoir honoré la mémoire de William certes, mais aussi pour nous rappeler l’état des lieux à cette époque, lors des balbutiements de nos relations entre peuples si différents.

Extrait de la postface


Postface de Romeo Saganash
Livre publié dans la collection « L’œil américain »